Il n'avait jamais eu la force de se pencher un peu plus sur son avenir lointain, on avait toujours dicté ce qu'il devait faire, comment le faire et les raisons de ses démarches étaient souvent gardées secrètes par son entourage. Pourtant rien ni personne n'avait pu prédire ce qu'il allait arriver et pour la première fois de sa vie, il se sentait le courage de se libérer de sa cage dorée, d'enfant pourri gâté voué à reprendre l'entreprise de son père.
Dans quelques heures il serait à New York, il la retrouverait, l'embrasserait et jamais plus il n'avait le désir de la quitter. L'incroyable annonce, qu'on lui avait fait, avait changé le court des choses à jamais. Il ferma les yeux alors que l'avion s'éloignait de Florence, un vague sourire aux lèvres.

Alessandro ou Alex est né dans une famille bourgeoise qui n'avait vraiment pas à se plaindre au niveau de l'argent. Il descendait d'une des familles riches florentines de la Renaissance Italienne mais leur capital économique c'était développé principalement grâce à une entreprise que son grand père avait construite et que son père avait fait fructifié à travers le monde, une entreprise de couture très luxueuse. Il était l'aîné de la famille, une soeur le suivait de quelques années après mais il n'avait jamais été très proche, son père ayant décrété qu'un pensionnat était plus à même d'éduquer une jeune fille. Il avait eu la chance de pouvoir rester chez lui mais il allait dans les meilleurs écoles de la ville. Et c'était d'un monotone, soirées mondaines, sourires à gogo, supporter de se faire pincer les joues par les vieilles dames qui vous trouvaient tellement agréable. Il grandissait, flirtait, rejetait dès qu'il sentait que c'était sérieux, il jouait les "rebelles" mais avait des notes scolaires assez bonnes.

Pourtant tout changea un soir, il venait d'avoir ses dix-huit ans et la fête que sa mère avait voulu donné en son honneur était ce qu'il y avait de plus magnifique. Il fallait dire que la compétition était assez rude quand on organisait une fête, combien de fois sa mère lui avait rappelé que le principe était de faire mieux que celle qu'avait fait son amie. Rivalité stupide qui pour une fois avait payé. Ils n'étaient vraiment pas fait pour se rencontrer, encore moins pour s'aimer et pourtant tout avait été un déclic. Un verre, un regard, un sourire, elle s'éloigne. Il avait balayé la salle des yeux toute la soirée dans l'espoir à nouveau de la croiser, c'était son anniversaire et elle était une des filles qui avaient fait le service, deux mondes totalement différents qui s'étaient étroitement rapproché.

Il n'avait alors jamais pu la quitter, elle était LA femme, la sienne. On peut croire que ce n'était qu'un flirt d'un temps, qu'il avait juste eu envie de voir ce que ça faisait d'être avec une fille de sa condition, mais il avait compris que cette fille serait celle pour qui son coeur battra toujours, un premier amour mais un amour éternel. Ils étaient là l'un pour l'autre, ils ne se prenaient pas la tête même si le fait que la famille d'Alex l'avait longuement méprisé et que cela avaient engendré des disputes dans le couple mais ils avaient réussi à cohabiter un peu tous ensemble avec le temps. Tout aurait pu toujours leur sourire, s'il n'y avait pas eu le rappel du mariage arrangé que son père avait fait à sa naissance pratiquement. Il avait voulu oublier l'échéance et il s'était dis qu'avec un seul mot de Lia il quitterait tout juste pour elle, pour rester à ces côtés.

Elle ne l'avait pas retenu, il avait attendu, puis dans l'obligation et sans espoir de retrouver celle qu'il aimait il avait dis oui. Ils avaient emménagé dans une maison un peu en dehors de la ville. Tout le confort possible mais ce que les familles ne savaient pas c'est qu'il faisait chambre à part. Il y avait bien eu de l'attirance physique, on ne pouvait pas dire que d'être avec une femme ravissante qui était la vôtre toute la journée à côté de vous était facile et même si plusieurs fois elle avait cherché à se rapprocher il avait préféré fuir loin de là. Il ne l'aimait pas et ne l'aimerait jamais comme Lia. De plus quand il avait revu celle-ci, ça n'avait été que pour la perdre encore plus vite alors que son coeur tambourinait tellement fort, brûlant d'un amour si ardent.

New York, elle était partie à New York, emportant quelque chose de si important avec son sourire, emportant son coeur et leur avenir qu'elle portait déjà dans son ventre depuis trois mois : leur enfant issu de l'union la plus sincère et la plus pure.