6 Octobre 1986, jour de ma naissance. Mes parents m'ont toujours dit que ce jour avait été l'un des plus beau de leur vie, que j'étais un cadeau tombé du ciel, bref, le baratin que tous les parents sortent à propos de leur progéniture quand ce dernier n'a encore aucun caractère. Mais mes parents n'étaient pas de ce genre là, ces mots étaient ce qu'ils m'ont sorti pour que je les lâche quand je leur ai demandé s'ils avaient été heureux de m'avoir eu avant de m'envoyer défilé sur un podium à l'âge de six ans. Ils n'étaient pas protecteurs, ni même trop aimants. Ils travaillaient beaucoup et sans relâche. Si je devais résumé mon enfance jusqu'à mes six premières années, je dirais sans aucun doute"orpheline". Je ne les voyais jamais, j'ai été élevée par une nourrice quasiment, jusqu'à ce qu'un jour, revenant d'un voyage d'affaire à Tokyo, mon père me reluque de haut en bas et dise "Lindsay sera l'égérie de ma collection enfants". Sur le coup, j'étais heureuse. J'allais passer du temps avec mes parents, ces grands mondains qui étaient fantômes pour moi, et j'allais briller sur le podium. Ça ma semblait parfait, comme si, soudainement, tout s'ouvrait à moi. Une porte vers un p'tit conte de fée.
Pendant un temps j'ai été heureuse. Défiler, me faire pomponner, porter des vêtements plus qu'adorables, à qui cette vie ne conviendrait pas ? Je passais quelques temps avec mes parents, ça me convenait. Maintenant, j'étais également la poule aux œufs d'or. Je rapportais gros, autant à ma famille qu'à l'entreprise stylistique de mon père. A mes douze ans, je valais une vraie petite fortune, je représentais de grosses marques de vêtements en plus de celle de mon père. Je n'avais jamais une minute à moi, et je commençais à peine à m'en plaindre. Voir les autres gamines de mon âge jouer, pendant que moi je défilais, me rendait nostalgique d'une vie que je n'avais pas connue et ne connaîtrai surement pas.